Qu’est-ce que le FADO que l’UNESCO a ajouté au patrimoine immatériel de humanité ?
Si le FADO est bien un genre musical portugais unique, nul genre culturel ne tombe du ciel.
Le FADO portugais ne saurait échapper aux influences imposées par l’histoire et sa situation géopolitique.
Qu’est-ce que le FADO que l’UNESCO a ajouté au patrimoine immatériel de humanité ?
Si le FADO est bien un genre musical portugais unique, nul genre culturel ne tombe du ciel.
Le FADO portugais ne saurait échapper aux influences imposées par l’histoire et sa situation géopolitique.
Les arabes traversent Gibraltar en 711 pour conquérir l’Andalousie.
Aussi, la musique arabo-andalouse est le fruit d’un métissage comme nous allons le voir à propos d’OUM KALTHOUM, AMALIA RODRIGUES, ENRICO MACIAS, etc.
Si le FADO de Lisbonne est plutôt populaire et plutôt chanté majoritairement par des femmes, le FADO de Coïmbre est plutôt universitaire et chanté par des hommes.
(Voir notre article sur Coïmbre dans ces colonnes)
Dans une interview, Amália Rodrigues souligne les influences arabes du FADO et définit le genre comme une complainte. Pourquoi complainte ?
La musique arabo-andalouse est le résultat d’un métissage entre la musique arabe venue de l’Orient, la musique afro-berbère du Maghreb et la musique pratiquée dans la Péninsule Ibérique avant l’année 711, date à laquelle Târiq Ibn Ziyâd traverse le détroit pour conquérir l’Andalousie. En effet, cette région, terre de brassage entre plusieurs civilisations, donne lieu à une éclosion sans précédent d’un art musical qui connaît un développement fulgurant pendant plus de huit siècles aussi bien en Andalousie qu’au Maghreb.
Après le décret d’expulsion des Morisques, en 1609, et leur exode massif au Maghreb, cet art perdure grâce à l’intérêt que lui portent les autochtones et donne naissance notamment au flamenco. Il laisse par ailleurs des empreintes indélébiles dans différents folklores et dans l’imaginaire populaire espagnol.
Après la promulgation du décret d’expulsion des Morisques par Philippe III, en 1609, la plupart sont contraints de quitter l’Espagne pour rejoindre les côtes maghrébines. Mais certains d’entre eux, les plus téméraires, restent en Andalousie en prenant soin toutefois de cacher leur identité. Pour se mettre à l’abri des persécutions, ils décident de s’intégrer à la communauté des gitans.
Les sanglots des peuples en déclin ou qui souffrent blessent leurs leurs cœurs d’une langueur monotonome qui influence le son de leurs guitares.
Le blues, par exemple, est un genre musical, vocal et instrumental dérivé des chants de travail des populations afro-américaines subissant la ségrégation raciale aux États-Unis. Le blues est apparu dans le sud des États-Unis au cours du XIXᵉ siècle. C’est un style où le chanteur exprime sa tristesse et ses déboires.
Le blues, le fado, le flamenco sont tous cousins voire cousins germains.
De nombreuses chansons d’Enrico Macias et d’Oum Kalthoum font penser au fado comme nous verrons dans un article à suivre.
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